Randonnées (ski-alpinisme) accessibles en avion
"Les braves gens n'aiment pas
qu'on suive une autre route qu'eux"
(Georges Brassens)
Sommaire:
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Bien que ce ne soit pas obligatoire et fort coûteux (env 35000F), la plupart des avions sont maintenant équipés de silencieux par respect pour les voisins.
Les avions peuvent quand-même être bruyants lorsqu'ils montent pleins gaz, en particulier au décollage.
Par bonheur, l'accès aux glaciers est éloigné des zones habitées.
La reconnaissance, l'approche et l'atterrissage se font à régime lent, donc à bruit réduit.
Certaines qualités de neige amortissent bien le bruit du moteur, mais pas toujours.
La vraie agression se produit lorsque plusieurs avions s'entraînent au même endroit et qu'il y a des montagnards pour les entendre,
principalement les weekends de beau temps sur les glaciers de St Sorlin et d'Argentières.
Un avantage de la rando par avion c'est que pendant que le pilote randonne, il ne vole pas et son avion ne dérange personne!
Un inconvénient de la descente à skis sur neige glacée, c'est que les skis font bien plus de bruit qu'un avion de passage.
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Essentiellement située à l'étage glaciaire, la rando par avion épargne totalement la végétation et les oiseaux en "igloos",
contrairement à la rando classique qui peut faire des ravages en moyenne montagne.
La montée en glaciers se fait pleins gaz et est par conséquent plus bruyante que la descente.
Pourtant, les mammifères (que l'on rencontre parfois vers 2000m) réagissent plus souvent à notre descente, probablement parce qu'il ne nous ont pas entendus arriver.
En d'autres termes, il vaut mieux faire un peu de bruit que pas du tout!
Il est d'ailleurs bien connu qu'ils craignent plus les planeurs, parapentes et piétons que les avions.
Les jeunes chamois manifestent de la curiosité, les vieux s'en moquent. Bien sûr, on reste toujours à distance respectable, désolé pour les photographes.
La seule manière de pratiquer la randonnée à skis sans dégrader le biotope, c'est d'y aller par voie aérienne.
Peut-être faudrait-il restreindre les autres moyens d'accès? -)
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Les altisurfaces sont des aires officielles d'atterrissages agréées par les pouvoirs publics.
Contrairement à toutes les autres infrastructures de transports (routes, aérodromes, remontées mécaniques) elles ne comportent strictement aucune installation,
pas même une manche à air: peut-on imaginer infrastructure plus écologique?
Elles sont si discrètes que la moitié d'entre elles ne sont (malheureusement) même pas indiquées sur les cartes de rando IGN TOP25.
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"Le" CAF, devenu une nébuleuse polymorphe où coexistent des opinions assez contradictoires sur le vol en Montagne.
- La Section Aviation de Montagne du CAF défend une pratique responsable et discrète de cette activité,
organisant même chaque hiver sur un glacier ou altiport un grand rassemblement festif de pilotes de glaciers.
- A l'inverse, le Comité Directeur du même CAF, en complicité avec l'UIAA oeuvre avec énergie pour faire disparaître toute forme de loisir motorisé en
montagne, notamment par la publication d'un "Code d'utilisation des aéronefs en Montagne" très rancunier
préconisant:
: l'interdiction des vols panoramiques ou touristiques "perceptibles",
: l'interdiction de publier des photos montrant des touristes débarquant d'un aéronef,
: l'interdiction des prises de vues aériennes,
: la modération dans le ravitaillement héliporté des refuges-hôtels du CAF (!)
- le même CAF vient de publier son "Guide de la Montagne" aussi fouillé que son célèbre modèle des Glénans,
et présentant sans réticence les mérites du pilotage des avions et hélicoptères en
montagne.
- Et puis il y a les sections locales du CAF, clubs sympas où on salue volontiers les avions qui passent un peu trop près, et où parfois on en prend un pour aller randonner...
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Chef d'Orchestre de la Charte de l'An 2000 pour l'Alpinisme,
élaborée par les principales organisations de sports de montagne (les aviateurs n'ont pas été consultés)
et qui condamne entre autres:
- les vols panoramiques ou touristiques,
- le "détournement"(!) d'exercices de vol pour se promener.
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Autre groupe d'oppression, l'Union Internationale des Associations d'Alpinisme a adopté sur la question globale du vol en montagne une position sans nuance:
"les vols touristiques ne peuvent être tolérés qu'à une distance et une altitude telles que le bruit n'en soit pas perceptible dans le massif même" (sans préciser le sens de l'adjectif).
Certains préconisent même la suppression des voies aériennes au dessus des massifs montagneux!
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se félicite de l'arrêt des déposes par hélicoptères (bull. 2/1999),
se préoccupe de la surfréquentation de la moyenne montagne par les randonneurs,
semble (?) s'être calmée sur les nuisances marginales ou symboliques des atterrissages en montagne.
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L'Association Française des Pilotes de Montagne regroupe la plupart des pratiquants de ce sport, c'est à dire pas grand monde,
et son avis ne pèse pas lourd, ce qui explique sans doute sa discrétion désabusée.
Elle a aussi sa "charte" de bonne conduite (bien plus ancienne et tolérante que celles du
CAF).
Pratiquons ce sport d'adresse avec discrétion et fierté.
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Cette liste de randos accessibles par avion est en partie spéculative: la plupart
ne sont encore que des projets.
La rando idéale est celle où personne ne nous aura vus arriver ni repartir.
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Glacier de St Sorlin 
Montée du Versoud: 25 min, descente 20 min.
à 8 min. de vol, Altiport Henri Giraud (Alpe d'Huez) avec un bon restaurant.
du Col des Quirlies (2990m) (ou un peu plus bas pour bien profiter de la meilleure partie de la descente):
On laissera l'avion de préférence sur la rive droite du glacier loin des traces des skieurs pour minimiser le bruit.
On peut aussi atterrir
sous les cimes de la Barbaratte (3050m) (qui seront rapidement surchauffées)
Pic de l'Etendard (+500m) (Mars-Juin)
Classique course de printemps au départ du col de la Croix de Fer, assez fastidieuse à la montée comme à la descente sauf justement pour ces 500 derniers mètres qui nous concernent.
Assez peu fréquentée avant l'ouverture des cols (Glandon, Croix de Fer).
Crampons, piolet [corde]: Crevasses en fin de saison, corniche sommitale, pentes Est rapidement chaudes
Cimes de la Cochette
Un peu plus bas (pas encore d'infos)
de la "Bosse à Collot"(2930m)
(atterrissage pouvant impressionner les âmes sensibles)
[Marcel Collot est un des fondateurs du Vol en Montagne, instructeur à l'Aéroclub du Dauphiné, et oui, Collot est écolo! ]
Col du Grand Sauvage (+230m)
Course courte mais raide, souvent glacée ou avalancheuse, certains la gravissent en crampons.
Très peu fréquentée.
Bivouac possible au dessus de l'avion au Col de la Combe de la Valette (2958m)
:
vue phénoménale, exposé au vent mais au soleil dès l'aube.
Glacier de la Barbaratte (3050m) 
à l'ombre en début de matinée.
Danger: un gros bloc erratique dépassant de 1m50 peut être invisible sous une mince couche de neige récente.
Confort: certains passagers peuvent être perturbés par l'impression d'atterrir dans un mur
et de décoller en pente très forte au ras des séracs.
Pic de l'Etendard (+400m) accessible de trois manières:
- par bon enneigement une étroite écharpe de neige raide au Nord rejoint les cimes de la Barbaratte
- plein Sud par une épaule raide (crampons, piolet, broche à glace?)
- vers l'Est par le col de la Barbaratte (rimaye et 100m d'escalade en rocher délité)
Descente: Couloir étroit et pentu sur le Glacier Sud de la Barbaratte: bien observer son état
et confirmer visuellement sa continuité avant d'atterrir!
Bivouac possible, ensoleillé le soir mais longtemps à l'ombre le matin
.
Col de Sarennes (1980m) 
Montée du Versoud: 20 min, descente 15 min.
à 2 min. de vol, Altiport Henri Giraud (Alpe d'Huez) avec un bon restaurant.
Altisurface rarement praticable
le Château Noir (+900m) par la combe du Grand Cros.
250m assez raides vers la fin.
Glacier des Quirlies (2800m)
L'utilisation de ce glacier semble actuellement suspendue (prudence du maire?)
Col du Grand Sablat(+500m)
sous le Pic Bayle: on croisera des randonneurs descendant du téléphérique du Pic Blanc.
Etendard par le Col des Quirlies (+650m)
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Crête de Brouffier (2200m)
L'atterrissage n'est pas toujours possible, le passage étant très fréquenté par les randonneurs grenoblois que nous ne souhaitons pas importuner
(d'autant plus qu'elle n'est pas marquée sur la carte TOP25).
le Taillefer (+700m) par le Pas de la Mine
Certaines années le Pas de la Mine
est délicat et justifie des crampons.
Lac Fourchu (2080m)
Altisurface difficile.
le Taillefer par la face Nord-Est (+850m)
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Glacier Lombard (3200m) 
Goléon (+220m) arête à pieds
Refuge Carraud (-720m) belle descente par bonne neige, mais il faudra remonter!
bivouac possible sur le replat du glacier, au soleil dès le matin (parachutage de croissants chauds par accord préalable).
Bonnenuit-Valloire (1700m)
un altiport déclassé (faute de cabine téléphonique?) au bord de la route du col du Galibier.
Gîte-restaurant un peu au dessus (10 min de marche).
Excellents sites de camping près de la piste à côté du torrent.
Aiguille de l'Epaisseur (+1550m)
en passant par le refuge-hôtel des Aiguilles d'Arves.
variantes: Col des Aiguilles d'Arves, Col des Sarrasins, Col de Petit Jean, Col des Trois Pointes
(et peut-être le Col de Gros-Jean
)?
St Jean d'Arves (1750m)
privée et payante (20F)
Cime des Torches (+1200m) par le Petit Agnelin (faisabilité à confirmer)
probablement une vue extraordinaire...
Camping sympa sur le haut de l'Altisurface (l'aile de l'avion pouvant faire office de toit).
Pointe de l'Ouillon (2400m) 
au dessus du Col de la Croix de Fer.
Altisurface et vue menacées à court terme par le suréquipement du domaine dit des "Sybelles".
Chalets de Longe Combe (-250m) petite descente souvent
en bonne neige, mais obligation de remonter à l'avion.
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Glacier d'Argentières (2850m)
Proximité du refuge-hôtel d'Argentière
Col du Tour Noir par le Glacier des Améthystes (+700m)
Col d'Argentière par le Glacier du Tour Noir (+750m)
Glacier de Talèfre (2700m)
Proximité du refuge-hôtel du Couvercle
(gardé à partir de Pâques?)
Pointe Isabelle par le Glacier des Courtes (+1050m)

Le passage des séracs avant le plateau du Triolet peut être délicat.
pas au milieu de la "piste" svp!
Glacier du Tour (3000-3400m)
multiples pentes propices à l'atterrissage.
Tour de l'Aiguille du Tour (+400m)
n'oubliez pas votre passeport!
Dôme du Goûter (4270m)
Proximité du refuge Vallot.
Mont Blanc (+550m) par l'arête des Bosses.
Crampons, piolet, corde. Attention au manque d'accoutumance à l'altitude.
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Villard Notre Dame
Altisurface neutralisée par les riverains, mais accessible en voiture.
Le Grand Renaud
Le Rochail.
bivouac possible.
Et vive la foule des amateurs de solitude!
Michel Caplain